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Définition de la perte d'autonomie

La perte d’autonomie ou dépendance se définit par l’impossibilité pour une personne d'effectuer par elle-même certains actes de la vie courante, dans son environnement habituel.

Celle–ci peut survenir de façon brutale à la suite d’un accident, d’un choc psychologique (perte du conjoint), d’une maladie (comme Alzheimer ou Parkinson)ou s’installer de façon progressive et entraîner un besoin d'aide.

Reconnaitre les premiers signes de la perte d’autonomie, troubles physiques ou psychiques, est très important afin de pouvoir mettre en place le plus tôt possible les mesures adaptées à la situation et au choix de la personne. 

  • Les troubles physiques : troubles de l’équilibre tels que des trébuchements ou chutes, des difficultés à se lever, une marche hésitante…, perte de poids, fatigue, baisse de l’activité physique…

  • Les troubles psychiques : changement des habitudes alimentaires, diminution de l’hygiène, troubles de la mémoire, altérations de l’humeur (agressivité, apathie, tristesse…), isolement social…

Ces signes permettent d'alerter l’entourage et amener la personne âgée à consulter son médecin traitant afin de procéder à une évaluation globale en vue de mettre en place les mesures adaptées sur le plan médical et social.

Comment évaluer la perte d'autonomie ?

Comment évaluer la perte d'autonomie ?

Il existe différents systèmes d’évaluation mais seule la grille AGGIR détermine l’éligibilité à l’allocation personnalisée d’autonomie (APA).

  • La grille AGGIR (Autonomie Gérontologie Groupes Iso-Ressources)

L’évaluation repose sur l’utilisation de la grille nationale d’évaluation AGGIR. Cette grille permet de mesurer le degré de dépendance physique et/ou psychique d’une personne âgée dans l’accomplissement de ses actes essentiels et quotidiens.

 

La grille d’évaluation de la perte d’autonomie et de la dépendance s’appuie sur 17 variables.

  • Dix variables "discriminantes" se rapportent à la perte d’autonomie physique et psychique (cohérence, toilette, alimentation, déplacement…) et entrent en compte dans le calcul du GIR (Groupe Iso Ressource).

  • Sept variables "illustratives" n’entrent pas dans le calcul GIR, mais permettent d’orienter le plan d’aide qui en résultera en apportant des informations complémentaires (gestion de son budget, cuisine, ménage, activités de loisirs…).

 

Pour chacune des variables, l’observateur attribue une note :

A : fait seul, totalement, habituellement et correctement

B : fait partiellement, ou non habituellement, ou non correctement

C : ne fait pas
 

À l’issue de cette évaluation, la personne âgée est classée dans l’un des 6 groupes nommés GIR (Groupe Iso-Ressources). Ces groupes sont côtés de 1 à 6, allant des personnes les moins autonomes aux personnes les plus autonomes. Le GIR va permettre la mise en place d’une aide financière,  l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA), pour les personnes dépendantes de plus de 60 ans afin de financer l’aide à domicile.

Cette aide est accordée sans conditions de ressources et son montant dépend du degré de dépendance de la personne déterminé par le GIR, du mode d’hébergement et des revenus.

Grâce à l’APA, il est possible pour les personnes âgées dépendantes de bénéficier d’une aide au repas, d’une aide ménagère ou encore d’une aide à l’autonomie.

Il existe 6 Groupes Iso Ressources (GIR) déterminés en fonction du degré de dépendance de la personne : 

  • GIR 1 : Les personnes âgées confinées au lit ou au fauteuil, dont les fonctions mentales sont gravement altérées et qui nécessitent une présence indispensable et continue d'intervenants.

  • GIR 2 : Les personnes âgées confinées au lit ou au fauteuil, dont les fonctions intellectuelles ne sont pas totalement altérées et dont l'état exige une prise en charge pour la plupart des activités de la vie courante. Les personnes âgées dont les fonctions mentales sont altérées, mais qui ont conservé leurs capacités de se déplacer.

  • GIR 3 : Les personnes âgées ayant conservé leur autonomie mentale, partiellement leur autonomie locomotrice, mais qui ont besoin quotidiennement et plusieurs fois par jour d'être aidées pour leur autonomie corporelle.

  • GIR 4 : Les personnes âgées n'assumant pas seules leurs transferts mais qui, une fois levées, peuvent se déplacer à l'intérieur de leur logement. Elles doivent parfois être aidées pour la toilette et l'habillage. Les personnes âgées n'ayant pas de problèmes locomoteurs mais devant être aidées pour les activités corporelles et pour les repas.

  • GIR 5 : Les personnes âgées ayant seulement besoin d'une aide ponctuelle pour la toilette, la préparation des repas et le ménage.

  • GIR 6 : Les personnes âgées n'ayant pas perdu leur autonomie pour les actes essentiels de la vie courante.

Le 30/01/2019
Issus de https://essentiel-autonomie.humanis.com/comprendre-perte-autonomie/comment-evaluer-perte-autonomie-avec-grille-aggir
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  • Géronte

C'est un schéma à griser qui représente un individu. Chaque partie de son corps est divisée en différents espaces qui correspondent à des critères d'évaluation.

  • L'échelle Lawton d'activités instrumentales de la vie quotidienne (IADL) 

Cette échelle permet une évaluation plus fine de la dépendance et de la perte d'autonomie, elle est utile chez les personnes ayant une dépendance modérée et vivant à domicile. Elle évalue la capacité d'une personne à effectuer des tâches telles qu'utiliser un téléphone, faire la lessive et gérer ses finances .

La politique en faveur des personnes âgées

L’allongement de la durée de vie a pour conséquence une augmentation du nombre de personnes âgées de plus de 60 ans : Selon l’Insee, 21,3% des habitants ont 65 ans ou plus en France au 1er janvier 2023. D'ici 2030, les plus de 65 ans seront plus nombreux que les moins de 15 ans.

En parallèle, il est constaté une augmentation du nombre de personnes âgées dépendantes.

La société doit donc prendre en compte ces évolutions et mettre en place une politique gérontologique qui évolue au fil des ans pour permettre un vieillissement dans les meilleures conditions possibles et prendre en charge la dépendance :

 

  • L’année 1960 constitue le véritable point de départ de cette politique en faveur des personnes âgées avec le rapport Laroque qui préconise des ressources minima des personnes âgées et des mesures favorisant le maintien à domicile.

 

  • En 2001, la prestation spécifique est remplacée par l’allocation personnalisée d’autonomie (APA).

 

  • En 2004, une journée solidarité est créée afin d’alimenter la contribution solidarité autonomie.

 

  • En 2015, la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement prévoit des mesures pour améliorer le quotidien des personnes âgées afin qu’elles puissent vivre chez elles dans de bonnes conditions : amélioration de l’APA, droit au répit pour les proches aidants, congé de proche aidant…

 

  • Loi du 8 avril 2024 portant mesures pour bâtir la société du bien-vieillir et de l'autonomie, comprend différentes mesures pour prévenir la perte d'autonomie, lutter contre l'isolement des personnes âgées ou handicapées, mieux signaler les maltraitances et faciliter le travail des aides à domicile.

 

La mise en place de nombreux plans nationaux accompagne cette politique : plan Solidarité Grand Âge, plan d’Action de prévention de la perte d’autonomie, plan Bien vieillir…

Les services ou organismes impliqués dans la politique médicosociale en faveur des personnes âgées

• L’État définit les grands axes de la politique en faveur des personnes âgées et le cadre réglementaire de sa mise en œuvre.

 

• Les agences régionales de santé (ARS) ont de multiples missions : mise en œuvre des plans nationaux en faveur des personnes âgées, déclinaison de la politique nationale à l’échelon territorial, mise en place des programmes de prévention pour éviter la perte d’autonomie, attribution des budgets de fonctionnement des structures pour personnes âgées…

 

• Le Conseil départemental est en charge de l’aide à l’autonomie pour les personnes âgées vivant dans son département et notamment le versement de l’APA. Il octroie les autorisations des établissements et services assurant l’accompagnement des personnes âgées et assure leur contrôle. Il met en place des centres locaux d’information et de coordination (CLIC)

Chaque conseil départemental élabore un schéma gérontologique départemental qui permet de définir des axes pour la prise en charge et l’accompagnement des personnes âgées dans le département.

 

• Les communes, par le biais de leur centre communal d’action sociale (CCAS), participent à cette politique par le développement des services liés au maintien à domicile : services d’aide à domicile, portage de repas…

 

• D’autres organismes publics ou privés participent à la politique médico-sociale en faveur des personnes âgées : associations (association française des aidants, Générations Mouvement…), Sécurité sociale, mutuelles…

Les professionnels

les professionnels

Les métiers du grand âge répondent à un enjeu de société et à une utilité sociale majeure : prendre soin et accompagner les personnes âgées.

 

Parmi les nombreux métiers du secteur, on peut distinguer :

  • les métiers du soin : assurer l’hygiène et le confort, apporter un soutien aux personnes, dispenser des soins de nature préventive, curative ou palliative, rééduquer… de nombreux métiers médicaux et paramédicaux sont en lien direct avec le secteur du grand âge (aide-soignant, infirmier, masseur-kinésithérapeute, ergothérapeute, orthophoniste…) ;

  • les métiers de l’accompagnement : apporter une aide professionnelle dans l’accomplissement des tâches et activités de la vie quotidienne, y compris les loisirs…

Ces métiers concourent ainsi au maintien à domicile, à la préservation, la restauration et la stimulation de l’autonomie (accompagnant éducatif et social, aide à domicile, accompagnant de personnes en situation de dépendance…).

Le psychologue peut contribuer également au bien-être de la personne âgée ;

 

  • les métiers de l’animation : ils contribuent au maintien de la vie sociale des personnes âgées (animateur en gérontologie…) ;

 

  • les métiers du sport et de la santé : ils participent à la conception, la conduite des programmes de réadaptation et d’intégration par l’activité physique et concourent ainsi à la préservation de l’autonomie (enseignant en activité physique adaptée ou APA…) ;

 

  • les métiers de l’hébergement et de la restauration : assistant de service hospitalier, agent chargé du portage de repas à domicile…

Les aides et les allocations dédiées aux personnes âgées

Il existe plusieurs dispositifs qui peuvent venir aider financièrement ou sous forme matérielle (portage de repas, aide à domicile…) la personne âgée.

 

  • L’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) : À partir de 65 ans (60 ans en cas d’invalidité supérieure à 50%), les personnes résidant en France et qui n’ont pas ou peu cotisé pour leur retraite peuvent bénéficier de l’Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées sous certaines conditions. Le montant attribué tient compte de la situation familiale et des ressources qui doivent être inférieures à un certain plafond. Cette allocation permet ainsi de bénéficier d’un niveau minimal de ressources.

 

  • L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) est une aide départementale destinée aux personnes âgées qui rencontrent des difficultés pour accomplir les gestes de la vie quotidienne, quel que soit l’endroit où elles vivent (à domicile, en structure, en famille…). Pour en bénéficier, le demandeur doit être âgé de 60 ans et plus, résider en France, être dans l’incapacité d’assumer les conséquences de sa perte d’autonomie. Le degré de dépendance, permettant de déterminer cette aide, est évalué avec la grille AGGIR. Cette prestation a pour objectifs de financer des aides techniques ou humaines, d’acquitter tout ou partie du tarif dépendance quand la personne âgée est hébergée dans une structure.

 

  • L’allocation simple d’aide sociale pour les personnes âgées (ASASPA) : versée par l’État, elle permet aux personnes de plus de 65 ans (60 ans dans certains cas) ayant des ressources en dessous d’un certain plafond et résidant en France de percevoir un minimum de revenus quand elles n’ont droit à aucune retraite et que la demande d’Aspa a été rejetée. Il faut savoir que les montants perçus au titre de l’allocation simple pour personnes âgées devront être remboursés sur la succession par les héritiers si le montant total de la succession dépasse 46 000 euros.

 

D’autres aides, versées par les départements ou les communes, peuvent compléter ces prestations : aide-ménagère à domicile, portage de repas, aide à l’amélioration de l’habitat, aide sociale à l’hébergement…

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