Le système cardiovasculaire
1e partie : Le coeur et les vaisseaux sanguins
2e partie : Composition du sang et de la lymphe
3e partie : Pathologies
1e partie : Le cœur et les vaisseaux sanguins
L'appareil cardiovasculaire
L'appareil cardio-vasculaire assure le transport du sang riche en dioxygène et en nutriment à travers tout le corps humain pour en alimenter les organes et les débarrasser de leurs déchets
Il se compose de:
→ 3 types de vaisseaux sanguins qui forment un système clos:
-
Les artères transportent le sang du cœur aux organes (l'artère part du cœur)
-
les veines transportent le sang des organes vers le cœur (la veine arrive au cœur)
-
les capillaires relient les artères et les veines dans les organes. C'est le lieu des échanges.
→ du cœur qui fonctionne comme une pompe pour assurer la propulsion du sang dans les artères.
L'appareil cardiovasculaire
© Nathan technique-biologie, physiopathologie et microbiologie – avril 2022
La double circulation sanguine
L'appareil cardiovasculaire comprend deux circuits distincts.
La circulation « cœur-poumons-cœur » ou circulation pulmonaire permet l’oxygénation du sang dans les poumons et le ramène au cœur → le sang pauvre en dioxygène (O2) et riche en dioxyde de carbone (CO2) est éjecté du cœur droit dans les artères pulmonaires puis dans les poumons où il est oxygéné. Il revient dans le cœur gauche par les quatre veines pulmonaires.
La circulation « cœur-organes-cœur » ou circulation systémique distribue le sang chargé de dioxygène à tous les organes et le ramène au cœur → le sang oxygéné éjecté du cœur gauche dans l'aorte est distribué à tous les organes par les artères issues de l’aorte (exemples : artère rénale, artère hépatique), et atteint les tissus par un réseau d'artérioles. Il est ensuite ramené au cœur droit par les veines caves inferieure et supérieure réunissant les veines provenant de tous les organes (exemples : veine rénale, veine hépatique).
Par convention, le sang oxygéné est représenté en rouge et le sang chargé en dioxyde de carbone en bleu.
-
Compléter le schéma en déplaçant les étiquettes au bon endroit
Le cœur
1 - La position du cœur
Le cœur a une forme de pyramide triangulaire. Il occupe une position oblique entre les deux poumons. L’espace entre les deux poumons se nomme le médiastin.
localisation du cœur
© Anatomie physiologie humaine Elaine N. MARIEB 3è édition
2 - Les vaisseaux du cœur
Comme tous les autres tissus de l’organisme, le muscle cardiaque doit recevoir du sang riche en oxygène et ses déchets doivent être éliminés par le sang. Les artères coronaires bifurquent au niveau de l’aorte à sa sortie du cœur et alimentent le muscle cardiaque en sang riche en oxygène.
Les veines cardiaques collectent le sang contenant les déchets provenant du muscle cardiaque et le drainent dans une grande veine située sur la face postérieure du cœur, appelée le sinus coronaire, qui ramène le sang à l’atrium droit.
3 - L'anatomie du cœur
Le cœur est un muscle creux, le myocarde, qui pèse entre 250 et 300 g chez l’adulte. Il mesure 12 à 14 cm de long, 8 cm de large pour une épaisseur de 6 cm. Il pompe environ 5 L de sang par minute.
Cet organe présente deux parties, l’hémicœur droit et l’hémicœur gauche, séparées par une cloison étanche : le septum.
Chaque partie est formée de deux cavités : une oreillette et un ventricule.
Les oreillettes sont des cavités musculaires élastiques à paroi mince. Le volume des oreillettes est égal à environ 100 cm3.
Les ventricules sont des cavités musculaires à paroi épaisse. Le volume est d’environ 180 à 200 cm3.
Les parois internes des ventricules présentent des saillies musculaires appelées piliers.
Des veines arrivent au niveau des oreillettes :
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Oreillette droite : la veine cave supérieure qui amène le sang pauvre en dioxygène qui provient des parties supérieures du corps (tête, bras), la veine cave inférieure qui réceptionne le sang des parties inférieures du corps.
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Oreillette gauche : quatre veines pulmonaires qui conduisent du sang riche en dioxygène en provenance des poumons.
Des artères partent des ventricules :
-
Le tronc pulmonaire part du ventricule droit et se divise en deux artères pulmonaires, droite et gauche, et emmène le sang pauvre en dioxygène aux poumons.
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L’aorte qui distribue le sang à toutes les artères de la circulation générale part du ventricule gauche.
Des valves qui agissent comme des clapets anti-reflux s’ouvrent et se ferment au niveau des cavités cardiaques. Une valve est constituée par des « lames » ou « cuspides ». Elles appartiennent à l’endocarde. Elles sont constituées d’un tissu conjonctif.
Leur rôle est d’orienter le flux sanguin (trajet du sang) dans le cœur :
Au niveau des artères, les valvules artérielles sont situées à la base de chaque artère issue du cœur. Elles sont fixées directement à la paroi des ventricules. On les appelle valvules sigmoïdes : On distingue les valvules sigmoïdes aortiques et les valvules sigmoïdes pulmonaires.
Ces valvules permettent uniquement le passage du sang des ventricules vers l’artère.
Tout reflux de sang rempli les valvules, les bords des valvules se rejoignent d’où leur fermeture.
Les valvules auriculo-ventriculaires sont fixées à une extrémité directement à la paroi du ventricule et à l’autre extrémité au niveau des piliers par l’intermédiaire des cordages tendineux.
Ces cordages tendineux tendent les cuspides des valvules et les empêchent d’être poussées dans les oreillettes pendant la contraction des ventricules.
On distingue la valvule tricuspide au niveau du cœur droit et la valvule dicuspide ou mitrale au niveau du cœur gauche.
ouverture/fermeture des valves
Quatre valves s'ouvrent et se ferment en réaction aux variations de la pression sanguines exercées sur leurs surfaces et permettent la circulation à sens unique dans le cœur.
-
Valves auriculo-ventriculaires
1/ Le sang qui retourne au cœur remplit les oreillettes et exerce une pression contre les valves auriculo-ventriculaires ;
le relâchement des ventricules entraîne une diminution de la pression intraventriculaire, qui permet l'ouverture des valves auriculo-ventriculaires.
2/ Pendant que les ventricules se remplissent, les cuspides des valves auriculo-ventriculaires pendent dans les cavités ventriculaires.
3/ Les oreillettes se contractent et poussent plus de sang dans les ventricules.
Sens de
l'écoulement
du sang
Oreillette
Cuspide de la
valve auriculo-
ventriculaire
Cordages tendineux
Muscle
papillaire
1/ Les ventricules se contractent et poussent le sang contre les cuspides des valves auriculo-ventriculaires.
2/ Les valves auriculo-ventriculaires se ferment.
3/ Les muscles papillaires se contractent et les cordages tendineux se tendent, empêchant ainsi les cuspides des valves de s'inverser dans l'oreillette.
Oreillette
Cuspides de la
valve auriculo-
ventriculaire
sang dans le ventricule
-
Valves du tronc pulmonaire et de l'aorte
Quand les ventricules se
relâchent et que la pression intraventriculaire baisse, le sang reflue des artères et remplit les valvules, ce qui ferme les valves.
Valve fermée
© Anatomie physiologie humaine Elaine N. MARIEB 3è édition
-
Compléter le schéma en déplaçant les étiquettes au bon endroit
4 - Histologie du cœur (= étude des tissus du cœur)
Le cœur est composé d’un tissu musculaire, le myocarde. Celui-ci est entouré par une membrane externe à double paroi, le péricarde. C’est une membrane qui enveloppe, fixe et protège le cœur. Elle est constituée de tissu conjonctif.
Le myocarde est tapissé intérieurement par l’endocarde. C’est un épithélium qui tapisse toutes les cavités du cœur et se prolonge au niveau de la couche interne des artères et des veines.
Péricarde et tuniques de la paroi du cœur
© Anatomie physiologie humaine Elaine N. MARIEB 3è édition
cellules du myocarde
Les vaisseaux sanguins
La circulation du sang dans l'organisme est assurée par les vaisseaux sanguins, c'est à dire les artères, les capillaires et les veines.
Les artères et les veines ont une structure commune. Elles sont constituées de trois tuniques : la tunique interne, formé d'un épithélium pavimenteux simple (endothélium), la tunique moyenne, composée de muscles lisses et de fibres élastiques, et la tunique externe, composée de fibres de collagène.
-
Les artères apportent le sang du cœur aux différents organes. Leur paroi est épaisse et élastique, ce qui leur permet de réguler le débit sanguin et d'amortir les variations de pression.
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Les capillaires, reliant les artères aux veines, apportent le sang aux cellules. Leur paroi est fine, ce qui favorise les échanges.
-
Les veines ramènent le sang des tissus vers le cœur. Leur paroi est mince. Les veines des membres inférieurs contiennent des replis dans leur paroi, les valvules, qui facilitent le retour veineux au cœur.
Les vaisseaux Structure des artères, des veines et des capillaires
© Nathan technique-biologie, physiopathologie et microbiologie – avril 2022
Le retour veineux en provenance de la partie basse du corps est assuré par plusieurs systèmes :
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les valvules anti-reflux ;
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le grand diamètre des vaisseaux qui permet d'avoir une résistance à l'écoulement minimale ;
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les cellules musculaires lisses de la paroi ;
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la contraction des muscles striés à proximité des veines les « massent » vers le haut.
Fonctionnement de la
pompe musculaire
© Anatomie physiologie humaine Elaine N. MARIEB 3è édition
La révolution cardiaque
La contraction du muscle cardiaque a pour origine une activité électrique spontanée et autonome assurée par certaine cellules du cœur : le tissu nodal. Il produit et propage un signal électrique de la paroi de l’oreillette droite (nœud sinusal) à celle des ventricules.
le système de conduction du cœur
NOEUD SINUSAL
NOEUD AURICULO-VENTRICULAIRE
Ce signal électrique déclenche les contractions des oreillettes et des ventricules.
Il impose un certain rythme qui reste constant mais qui peut être modifié dans certains cas (effort, stress, maladie). A chaque battement, un ensemble de phénomènes identiques se produit : c’est la révolution cardiaque ou cycle cardiaque.
Chaque cycle se déroule en trois phases, de façon simultanée dans les deux côtés du cœur. Il s’agit de la systole auriculaire, la systole ventriculaire et de la diastole :
-
Durant la systole auriculaire, les oreillettes se contractent sous l’impulsion d’une onde électrique. Le sang est chassé dans les ventricules. Les valves auriculo-ventriculaires sont ouvertes. Les valves artérielles sont fermées ;
-
Durant la systole ventriculaire, la propagation de l’onde électrique provoque la contraction des ventricules, les valves auriculo-ventriculaires se ferment (ce qui correspond au premier bruit du cœur entendu lors de l’auscultation) et empêchent le sang de refluer vers les oreillettes. La pression sanguine provoque l’ouverture des valves artérielles, le sang est éjecté dans les artères (aorte et artères pulmonaires). Les valves artérielles se ferment, ce qui correspond au deuxième bruit du cœur ;
-
Durant la diastole, les oreillettes et les ventricules sont relâchés, le sang en provenance des veines s’écoule dans les oreillettes, les valves auriculo-ventriculaires s’ouvrent et les ventricules se remplissent de manière passive.
le rythme cardiaque
Le nombre de pulsations électriques par minute (générées dans le nœud sinusal) correspond au rythme cardiaque.
Dans les artères, le sang circule rapidement et sous pression, du cœur vers les organes. Les artères sont des vaisseaux profonds, sauf quelques artères au niveau du poignet, des tempes et du cou.
A ce niveau on ressent l’alternance de la dilatation et de la contraction des artères provoquée par le sang envoyé sous pression par le cœur dans l’aorte. C’est le pouls. Sa valeur est la même que celle du rythme cardiaque.
La prise du pouls (nombre de pulsations par minute) permet de mesurer les caractéristiques de l’activité cardiaque : rythme régulier ou irrégulier, rapide ou lent.
Pour prendre le pouls, il faut exercer une légère pression sur la peau au niveau d’une des artères superficielles (artère radiale au poignet, artère carotide au cou). Les valeurs moyennes du rythme cardiaque au repos varient selon l’âge. Pendant un effort, le rythme cardiaque augmente automatiquement. Un adulte pratiquant l’endurance peut avoir un rythme de 50 au repos total.
Explorations du cœur par enregistrement graphique
1 - L'électrocardiogramme
Afin de poser le diagnostic d'anomalie du rythme cardiaque, un électrocardiogramme (ECG) pourra être réalisé. Cet examen médical correspond à l'enregistrement de l'activité électrique de la contraction cardiaque via des électrodes positionnées en différents points du corps.
L'ECG enregistre cette activité sous forme d'ondes dont les différentes portions sont désignées par des lettres : PQRST.
Elles donnent des informations sur la fréquence, la régularité et la coordination des excitations des oreillettes et des ventricules.
L’étude de l’ECG d’un patient détecte d’éventuels troubles du rythme cardiaque : bradycardie*, tachycardie*, arythmie*.
Lorsque le rythme cardiaque varie sans raison apparente, il s'agit d'un trouble du rythme cardiaque : À plus de 100 battements par minute au repos, on parle de tachycardie ; en dessous de 50 battements par minute, de bradycardie ; et si les contractions sont irrégulières, on parle simplement d'arythmie.
Correspondances entre les étapes de la dépolarisation et de la repolarisation du cœur et les ondes de l'ECG.
La dépolarisation auriculaire déclenchée dans le nœud sinusal cause l'onde P.
Quand la dépolarisation auriculaire cesse, il se produit un retard de l'influx au noeud auriculoventriculaire.
La dépolarisation ventriculaire commence dans l'apex (pointe) du coeur, produisant le complexe QRS. La repolarisation auriculaire se produit.
La dépolarisation des ventricules est terminée.
La repolarisation ventriculaire commence dans l'apex du coeur, produisant l'onde T.
La repolarisation des ventricules est terminée.
La dépolarisation provoque la contraction musculaire, la repolarisation provoque le relachement musculaire.
2 - Le holter
À quoi sert un holter ECG ?
Le holter ECG est un dispositif portatif qui permet d'enregistrer en continu le signal électrique cardiaque pendant 24 heures. Il peut mettre en évidence un trouble du rythme cardiaque, il peut également servir à contrôler l’efficacité d’un traitement tel que les traitements antiarythmiques ou le bon fonctionnement d'un stimulateur cardiaque (pacemaker), notamment la nuit. Il est essentiellement utilisé dans un but diagnostique.
Plus complet qu'un ECG, l'enregistrement se déroule dans un cadre de vie normal, que le patient soit en activité ou qu'il se repose. C'est un enregistrement indolore qui n'entrave pas les activités du quotidien.
Le cardiologue prendra connaissance de l'enregistrement et repérera d'éventuelles anomalies, qui peuvent ou non correspondre à des symptômes tels que des palpitations, des douleurs thoraciques, des malaises.
Cet enregistrement est effectué avec un appareil portable, discret et silencieux, composé d’un petit boîtier, aussi appelé bloc enregistreur, glissé dans une pochette portée en bandoulière ou à la ceinture, d'un poids de 150 à 250 grammes, relié par des fils à des électrodes posées sur la peau du thorax. Ces dernières sont le plus souvent au nombre de 5 et sont collées à la peau grâce à un adhésif.
La pression artérielle
Tout au long de son cheminement le sang exerce une pression sur les parois artérielles. Cette pression artérielle, ou tension, dépend de la puissance de la contraction ventriculaire, du rythme cardiaque et de l'état des vaisseaux sanguins.
La mise en tension des parois artérielles permet au sang de circuler correctement et de parvenir, par les artères et les vaisseaux capillaires, aux endroits les plus éloignés et les plus infimes du corps, du cuir chevelu aux orteils. Grâce à son élasticité, l’artère joue une rôle actif et complémentaire du cœur dans la propulsion du sang. Au moment de la systole, les artères se dilatent au passage de l’onde sanguine créée par la contraction du cœur et l’éjection du sang via le ventricule gauche.
Entre deux contractions, tandis que le ventricule gauche se remplit d’un nouveau volume de sang à éjecter (diastole), c’est l’artère qui, après avoir été dilatée par la pression systolique, revient à sa position en se contractant (les artères sont des tissus vivants, musclés qui se contractent et se dilatent) et propulse le sang, qui circule ainsi, de façon pulsatile, dans tout le corps.
La pression artérielle varie à divers moments de la journée. Elle s’abaisse durant le sommeil et le repos, remonte au cours de diverses activités, atteignant des sommets en cas d’émotions soudaines ou d’efforts violents (en particulier au cours d’efforts toniques). La chaleur entraîne une baisse de la pression artérielle par vasodilatation artérielle. En revanche, le froid augmente la pression artérielle.
Lors de la prise de tension artérielle, à l'aide d'un tensiomètre, deux valeurs sont mesurées :
-
la pression systolique, correspond à la pression maximale du sang enregistrée au cours de la contraction du ventricule gauche,
-
la pression diastolique, correspond à la pression minimale du sang mesurée lorsque la pression sanguine est à son minimum, quand le muscle cardiaque est relâché.
Elle se définit par deux chiffres exprimés en cm ou mm de mercure (Hg), dont la valeur de référence chez un adulte en bonne santé est de :
120 mmHg/80mmHg
Pression maximale : systole
Pression minimale : diastole
On parle d'hypertension artérielle au delà de 140 mmHg/80 mmHg
La pression artérielle varie en fonction du sexe, de l'âge (l’appareil cardiovasculaire vieillit, ce qui se traduit par une perte d’élasticité des vaisseaux), de l'état de santé et de l'effort physique.
2e partie : Composition du sang et de la lymphe
Le tissu sanguin
Le sang est un tissu conjonctif liquide circulant sans interruption dans l’appareil circulatoire (celui-ci formant un circuit fermé). Il est mis en mouvement grâce aux contractions cardiaques. Les nombreuses ramifications de l’appareil circulatoire permettent au sang d’être en contact avec tous les tissus.
C’est un liquide visqueux rouge fonce, ayant un pH de 7,4, qui représente 7 à 8 % du volume corporel (nouveau-né 250 mL, 4 à 5 L chez la femme, 5 à 6 L chez l’homme).
Si on laisse du sang au repos dans un tube, les cellules sédimentent, c’est-à-dire qu'elles tombent au fond du tube par gravité. On peut également mettre le sang dans une centrifugeuse pour séparer les différents éléments du sang.
Plasma
55 % du sang total
Leucocytes et plaquettes
moins de 1 % du sang total
erythrocytes
44 % du sang total
cellules sanguines
On observe alors une phase liquide jaune, le plasma, et en dessous les cellules sanguines appelées éléments figurés du sang : d’abord les leucocytes et plaquettes, puis tout au fond du tube les hématies.
Les éléments figurés du sang et leurs rôles
Les globules rouges, également appelés érythrocytes ou hématies.
Ce sont les cellules sanguines les plus nombreuses : dans un millimètre cube de sang on compte 4 à 5 millions d’hématies.
Les hématies ont la forme d’un disque aplati au centre et sont dépourvues de noyau (anucléées).Elles sont formées d’une membrane cytoplasmique qui possède des protéines de reconnaissance spécifiques qui déterminent le groupe sanguin auquel appartient l’individu.
Des fibres élastiques situées sous la membrane donnent aux hématies leur élasticité et leur capacité de déformation (cela facilite leur déformation dans les capillaires de petit diamètre).
Le cytoplasme contient peu d’organites et renferme de nombreuses molécules d’une protéine complexe, l’hémoglobine*. Ces molécules donnent sa couleur rouge au sang.
Les hématies transportent les gaz respiratoires.
La molécule d’hémoglobine est constituée de quatre sous-unités. Chaque sous-unité, composée d’une molécule de globine et d’hème, contient un ion ferreux. Celui-ci fixe le dioxygène de façon réversible. Ainsi quatre molécules de dioxygène peuvent être transportées par une molécule d’hémoglobine.
Au niveau des poumons, le dioxygène présent dans les alvéoles pulmonaires va diffuser vers le sang, pénétrer dans les hématies et se lier aux ions ferreux, formant ainsi une molécule d’oxyhémoglobine. L’hémoglobine prend alors une couleur rouge vif.
Au niveau des tissus, le dioxygène va gagner les cellules. L’hémoglobine va reprendre sa forme initiale et devient rouge foncé. Le dioxyde de carbone formé dans les cellules passe dans le sang et se lie à l’hémoglobine et forme une molécule de carbhémoglobine. Le dioxyde de carbone est transporté jusqu’aux poumons où il est éliminé.
Les globules blancs, également appelés leucocytes.
Ils participent à la défense de l’organisme en agissant contre les éléments étrangers ou les cellules anormales. Les leucocytes sont capables de se déformer pour franchir la paroi des capillaires sanguins et pénétrer dans les tissus. Ce phénomène est la diapédèse. Les leucocytes circulent également dans la lymphe.
Le sang contient environ 7000 leucocytes par millimètres cubes.
Il existe trois catégories de leucocytes : les granulocytes ou polynucléaires, les monocytes et les lymphocytes.
-
Les granulocytes ou polynucléaires sont des cellules dont le noyau est formé de plusieurs lobes reconnaissables au microscope.
Ils participent à la défense non spécifique de l’organisme. Ils utilisent le sang comme transporteur et rejoignent les tissus. En cas de besoin ils ont la capacité de capturer et de digérer les éléments étrangers. Ce phénomène est la phagocytose.
phagocytose
Il existe trois catégories de polynucléaires spécialisés.
Les neutrophiles interviennent les premiers. Ils combattent les bactéries.
Les éosinophiles agissent contre les parasites et interviennent lors des réactions allergiques.
Les basophiles agissent au cours de la réaction allergique.
-
Les monocytes sont des cellules qui séjournent peu de temps dans le sang. Ils passent dans les tissus et se transforment en macrophages, cellules de phagocytose. Ils jouent un rôle d’épurateur de l’organisme. Ils agissent sur les cellules anormales ou âgées. ils déclenchent et participent à la défense spécifique en collaboration avec les lymphocytes.
Monocyte
Macrophage
-
Les lymphocytes sont responsables de la défense spécifique (immunité spécifique) qui aboutit à l’élimination de l’agent responsable d’une infection. Selon la nature de cet agent (virus ou bactérie), les lymphocytes B ou T interviennent.
Les plaquettes, également appelés thrombocytes
sont des fragments cellulaires. Ils sont au nombre de 150 000 à 400 000 par millimètre cube de sang. Ils participent à l'hémostase*.
Lors d’une lésion de la paroi d’un vaisseau sanguin, il se produit un saignement. L’hémostase* est l’arrêt de ce saignement par colmatage de la lésion.
Le processus de l’hémostase met en jeu les muscles lisses des vaisseaux sanguins, les thrombocytes, le fibrinogène (qui se transforme en fibrine) contenu dans le plasma et des protéines plasmatiques. L’hémostase aboutit à la formation d’un caillot qui referme temporairement la lésion du vaisseau sanguin avant la cicatrisation de la paroi et l’élimination du caillot.
Pour en savoir plus :
Les hématies ont une durée de vie de 120 jours, les plaquettes de 7 jours.
Toutes les cellules sanguines viennent des mêmes cellules : les cellules souches hématopoïétiques (CSH). Ces CSH sont dites multipotentes, c'est-à-dire cellule qui peut donner plusieurs types cellulaires.
C’est dans la moelle osseuse qu’a lieu l’hématopoïèse, c'est-à-dire la multiplication et la différenciation des cellules sanguines. (sternum, os iliaque, vertèbre, tête des os long)
En fonction des facteurs de stimulation qu’elle reçoit, une CSH va continuer de se multiplier ou s’engager dans une voie de différenciation.
Particularité pour les plaquettes : Les plaquettes viennent d’une CSH qui s’est différenciée en un mégacaryocyte. C’est une cellule géante qui a subi des endomitoses c'est-à-dire qu’elles ont subies des duplications du matériel génétique sans division cellulaire et une fois formé le mégacaryocyte se fragmente en milliers de plaquettes.
Le plasma
Le plasma constitué à 90 % d'eau contient des substances organiques et minérales (protéines, nutriments, ions, hormones, gaz dissous et déchets comme l'urée). Certaines protéines, comme les facteurs de coagulation (par exemple le fibrinogène), sont spécifiques au plasma. Le plasma représente 55 % du volume total du sang.
En plus du transport des éléments figurés et des nombreuses substances dans tout l’organisme, le sang contribue également au maintien de la température corporelle.
La lymphe
La lymphe (tout comme le sang) fait partie du milieu intérieur (= ensemble des liquides dans lequel baigne les cellules = ensemble des liquides extra-cellulaires).
C'est un liquide biologique clair, jaunâtre, qui se forme à partir du plasma qui traverse la fine paroi des capillaires sanguins. Sa composition est donc analogue au sang mais elle est dépourvue de globules rouges.
constituants en g/L
plasma
lymphe
eau
Protéines
lipides
glucides
éléments minéraux
déchets :
-urée
créatinine
910
75
6
1
8,2
0,3
0,04
970
3
6
1
9,1
0,3
0,04
Dans le compartiment intercellulaire, on parle de lymphe interstitielle.
L'eau, les substances minérales, les petites molécules organiques et les gaz dissous diffusent du plasma vers la lymphe interstitielle. Celle-ci constitue une réserve nutritive pour les cellules qui y puisent les nutriments et le dioxygène dont elles ont besoin.
La lymphe interstitielle contient aussi les déchets provenant des cellules ainsi que des leucocytes qui ont franchi la paroi des capillaires sanguins.
Le surplus de cette lymphe est drainé de manière passive dans les capillaires lymphatiques puis circule dans le système lymphatique, on parle alors de lymphe canalisée.
Les vaisseaux lymphatiques finissent par réintroduire la lymphe dans la circulation sanguine au niveau des veines sous-clavières.
La lymphe canalisée permet le retour des protéines fabriquées dans les cellules vers la circulation sanguine.
Elle transporte aussi les nutriments lipidiques issus de la digestion.
La lymphe canalisée est débarrassée des agents infectieux (micro-organismes, toxines...) lors de son passage dans les ganglions lymphatiques.
Analyses sanguines et numération formule sanguine (NFS)
Les constantes biologiques sont les valeurs considérées comme normales lors d'une analyse ou d'une mesure évaluant le fonctionnement d'un organe. Elles sont nécessaires au médecin pour diagnostiquer une maladie ou un dysfonctionnement.
L'analyse hématologique
-
L'hémogramme aussi appelé NFS (numération formule sanguine) correspond à l'analyse quantitative et qualitative des éléments figurés du sang : globules rouges, globules blancs, plaquettes. Cela permet l'évaluation d'une anémie, d'une maladie inflammatoire ou infectieuse.
HEMATOLOGIE
numération globulaire
Hématies (globules rouges) en millions par mm3 3,8 à 5,56
Hémoglobine en g par dL 11,5 à 16
Hématocrite (%) 37 à 47
VGM (en µ3 = microgramme ) 80 à 95
TCMH (en pg = picogramme) 28 à 32
CCMH (g/dL) 30 à 37
Leucocytes (en milliers par mm3) 4 à 10
Thrombocytes (plaquettes) (en milliers par mm3) 150 à 400
Formule leucocytaire
Polynucléaires neutrophiles (45 % à 70 %) 1800 à 7500
Polynucléaires éosinophiles (1 % à 3 %) <1000
Polynucléaires basophiles (0 % à 0,5 %) <200
Monocytes (3 à 7 %) 1800 à 7500
Lymphocytes (20 à 40 %) 1000 à 4000
vitesse de sédimentation
première heure 4-7
deuxième heure 12-17
-
L'hématocrite : pourcentage du volume sanguin occupé par les hématies
-
VGM (volume globulaire moyen) : indicateur de la taille des globules rouges
-
La teneur corpusculaire (ou globulaire) moyenne en hémoglobine (TCMH ou TGMH) est la quantité moyenne d’hémoglobine contenue dans un globule rouge
-
La concentration corpusculaire (ou globulaire) moyenne en hémoglobine (CCMH ou CGMH) est la quantité d’hémoglobine contenue dans 100 millilitres de globules rouges.
-
La formule leucocytaire indique la répartition en pourcentage et en quantité (par mm3) des différentes catégories de leucocytes.
-
La VS (vitesse de sédimentation) est l'examen mesurant la vitesse à laquelle les globules rouges se séparent du plasma pour se déposer dans le fond d'un tube à essai placé à la verticale après que le sang a été rendu incoagulable. L'augmentation de la VS traduit une atteinte inflammatoire et infectieuse.
1 microgramme = 0,001 milligramme
1 picogramme = 1e-9 milligramme
L'analyse biochimique
-
La glycémie à jeun est la teneur en sucre du sang (en g/L) mesurée à jeun. C'est l'examen de référence pour diagnostiquer un diabète en cas de glycémie supérieure à 1,26 g/L de sang.
Glycémie
0,7 à 1 g/L
(de 3,6 à 5,5 mmol/L)
-
Le bilan lipidique recherche l'excès de lipides (graisses) dans l'organisme, car celui-ci augmente le risque de développer une maladie cardiovasculaire. Ce bilan comprend la mesure des triglycérides et du cholestérol (LDL = Low Density Lipoprotéin et HDL = High Density Lipoprotéin).
Une concentration trop importante de LDL est le signe d'une hypercholestérolémie et peut avoir pour conséquence une accumulation de lipides au niveau des artères.
Cette analyse doit se faire à jeun.
cholestérol total < à 2 g/L
LDL < à 1,6 g/L sans facteur de risque
HDL > à 0,4 g/L
Triglycérides < à 1,5 g/L
Pour en savoir plus :
« Le bon et le mauvais cholestérol »
Il n’existe pas deux molécules différentes de cholestérol, mais le cholestérol est véhiculé dans le sang par deux sortes de transporteurs :
-
soit par les lipoprotéines LDL (lipoprotéines de petite densité)
-
soit par les lipoprotéines HDL (lipoprotéines de haute densité).
C’est pour cela qu’on distingue le cholestérol-HDL et le cholestérol-LDL, l’ensemble formant le cholestérol total.
Les HDL récupèrent le cholestérol dans les organes et ont la faculté de nettoyer nos artères de tous les dépôts lipidiques de mauvaise qualité et de réduire le risque de voir apparaitre une plaque athéromateuse. On parle de « bon cholestérol ».
Les LDL déposent le cholestérol sur les parois des artères. Il se forme alors, petit à petit, de véritables plaques de graisse qui se déposent sur les artères, formant des athéromes.
On parle dans ce cas de « mauvais cholestérol ».
Extrait de http://www.caducee.net/
3e partie : Pathologies
Les anomalies du rythme cardiaque
La fréquence cardiaque est le nombre de contractions ventriculaires que réalise le cœur en une minute. Normalement, au repos, le cœur d'un adulte bat à un rythme régulier (entre 60 et 80 battements par minute). Cette fréquence cardiaque peut être modifiée par différents stimuli tels que l'activité physique, le stress, la consommation de café, de boissons énergisantes ou de drogues. La fréquence cardiaque diminue lors des phases de repos et notamment lors du sommeil.
Chez un sportif, la fréquence cardiaque est souvent plus basse car l'entrainement modifie la musculature du cœur qui va augmenter de volume et renforcer sa capacité de contraction permettant ainsi une baisse du rythme cardiaque.
Lorsque les battements ne sont plus réguliers ou lorsque leur fréquence s'accélère ou ralentit anormalement, on parle de troubles du rythme ou arythmie cardiaque.
on distingue :
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La tachycardie : elle se traduit par une augmentation de la fréquence cardiaque. On parle de tachycardie quand la fréquence cardiaque est au-dessus de 100 battement par minute au repos. Le cœur accélère son rythme pour s'adapter à certaines situations : anémie, fièvre, insuffisance cardiaque, embolie pulmonaire...
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La bradycardie : la fréquence cardiaque descend au-dessous de 60 battements par minute. La bradycardie du sportif entraîné est bien tolérée et normale. Le ralentissement permanent ou passager du cœur dû à une anomalie électrique du cœur et se traduisant par un essoufflement, une fatigue, des malaises avec brèves pertes de connaissance nécessite un bilan et un traitement.
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La fibrillation cardiaque : la fibrillation auriculaire ou contraction anarchique très rapide des oreillettes due à une désorganisation de l’activité électrique du nœud sinusal responsable de la contraction cardiaque. Elle entraine une contraction irrégulière et rapide des ventricules. La personne présente des palpitations, une sensation de malaise, d’oppression dans la poitrine et un essoufflement.
trouve le trouble correspondant à chaque tracé ECG, en déplaçant les étiquettes
L'hypertension artérielle
L'hypertension artérielle, ou HTA, se définit par une pression excessive dans les artères. C'est la maladie chronique la plus fréquente dans le monde.
Pour parler d'hypertension, il faut :
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une élévation de la pression artérielle systolique à 14 cmHg (140 mm Hg) ou plus,
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ou une élévation de la pression artérielle diastolique à 9 cm Hg (90 mm Hg) ou plus,
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que ces mesures soient constatées à plusieurs reprises, lors de trois consultations successives sur une période de 3 à 6 mois.
L'hypertension artérielle survient le plus souvent sans provoquer de symptômes. Elle peut parfois s'associer à des signes tels que : maux de tête, épistaxis (= saignement de nez), difficultés de concentration, vertiges, douleurs dans la poitrine, sensation de pulsations dans la tête ou dans le cou, essoufflement...
Il est important qu'elle soit détectée afin d'être traitée. En effet, lorsqu'elle n'est pas contrôlée, l'HTA augmente le travail du cœur qui s'épuise (insuffisance cardiaque), constitue un important facteur de risque cardiovasculaire (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral).
Ces complications s'expliquent par l'épaississement et la rigidification progressive des artères, ainsi que par l'aggravation de plaque d'athérome au niveau de certaines artères (carotide, coronaire, rénale, fémorale...) sous l'impact constant de la trop forte pression sanguine.
Certains facteurs augmentent le risque d'apparition de ce trouble : apports élevés en sel, tabagisme, surpoids ou obésité, sédentarité, alcool, âge (le risque augmente au-delà de 40 ans), stress, génétique.
Le traitement passe par une modification de l'hygiène de vie couplé à des médicaments antihypertenseurs.
Les phlébites
La phlébite, ou thrombose veineuse, est la formation d'un caillot de sang (thrombus) dans une veine associé à l'inflammation de la paroi interne de celle-ci.
Le plus souvent, la phlébite survient au niveau des membres inférieurs. En général, le caillot de sang se forme dans une veine du mollet.
Le réseau veineux des membres inférieurs comporte :
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un réseau profond constitué de veines situées dans les muscles et qui transportent 90 % du sang veineux ;
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un réseau superficiel de veines situées sous la peau (10 % du sang veineux transporté) et qui peuvent être le siège de varices. Les veines saphènes font partie de ce réseau.
© ameli.fr
Lors d’une phlébite superficielle (ou périphlébite), le caillot se forme dans une veine superficielle. Dans ce cas, elle est bénigne, sauf si elle est associée à une thrombose profonde.
On parlera de phlébite profonde lorsque le caillot viendra obstruer partiellement une veine profonde de plus gros calibre. Le caillot colle à la paroi de la veine. Lorsque l’organisme ne parvient pas à le détruire, il peut s’étendre et se détacher facilement. Il y a alors un risque important d’embolie pulmonaire, ce qui fait la gravité de la phlébite profonde.
Certaines personnes sont plus prédisposées génétiquement que d’autres aux phlébites. Celles-ci surviennent souvent à la suite d’une situation à risque.
Dans le cas des phlébites profondes ce pourra être toutes les situations liées :
• à la stagnation du sang dans les veines, comme une immobilisation prolongée (port d’un plâtre, alitement suite à un accident, opération chirurgicale, long voyage sans bouger les jambes, perte d’autonomie, insuffisance cardiaque, etc.) ;
• traumatismes : chirurgie, grossesse
• hyperviscosité du sang : certaines pathologies (cancer), utilisation d’une contraception hormonale...
L’insuffisance veineuse chronique favorise la survenue des phlébites superficielles. Elle se manifeste
par une sensation de jambes lourdes, la présence de télangiectasies sur la peau (réseaux de petits
vaisseaux rouges dilatés, visibles sur la peau des jambes), puis de varices qui peuvent être le siège
d’une paraphlébite.
Quels sont les symptômes d’une phlébite ?
Les signes d’une phlébite superficielle :
Une veine rouge, chaude, dure, en relief et bien visible en surface, douloureuse ou sensible au toucher.
La zone atteinte est parfois enflée, traduisant un œdème local.
Les signes d’une phlébite profonde :
Douleur au niveau du mollet ou de la cuisse, ou bien de crampes, de pesanteur, d’une sensation de chaleur ou d’un gonflement du mollet, de la cheville, voire de la jambe entière.
La peau est brillante, dure et de couleur blanche ou légèrement bleutée. L’inflammation locale de la veine peut entraîner une fièvre légère (38°C). On repère également une phlébite grâce au signe de Homans : la douleur s’accentue lorsqu’on lève la pointe de pied vers le haut.
Ces symptômes doivent amener à consulter son médecin en extrême urgence car ils annoncent un risque élevé d’embolie pulmonaire, accident grave qui lui, se manifeste par une douleur dans la poitrine, un essoufflement, voire des crachats de sang et une perte de connaissance.
Traitement
Dans les deux cas de phlébites le traitement consiste en l’administration d’anticoagulants et soit une compression médicale par le port de chaussettes, de bas ou de collants de contention soit une contention élastique à placer sur les jambes qui permet d’optimiser la circulation sanguine, limitant ainsi la formation de caillots dans les veines et donc le risque de phlébite.
Accident vasculaire cérébral
Un AVC ou accident vasculaire cérébral est l’arrêt brutal de la circulation sanguine au niveau d’une partie du cerveau.
Deux types d’AVC existent :
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l’AVC ischémique (80 % des cas) provoqué par un arrêt brutal de la circulation sanguine dû à un caillot dans une artère du cerveau. En conséquence, la zone touchée n’est plus irriguée, l’apport en dioxygène n’est plus assuré, les cellules meurent (infarctus cérébral).
Environ 25% d’entre eux sont dus à une arythmie cardiaque (fibrillation
atriale), 25% à la rupture d’une plaque d’athérome (athérosclérose*).
Ce dépôt entraîne un durcissement des parois artérielles, une diminution de la lumière des artères et la formation de thrombus. Parfois même le décollement d’une partie de la plaque d’athérome peut elle-même obstruer une des artères cérébrales.
Parfois c’est un caillot sanguin constitué dans une autre partie du corps qui a migré par le sang et qui vient obstruer une artère du cerveau.
Plus rarement, l’infarctus cérébral peut avoir une origine veineuse (et non artérielle) : on parle alors de thrombose veineuse cérébrale, qui représente environ 1% des AVC. Ces thromboses surviennent à tout âge, avec un pic important chez les femmes jeunes lié à des facteurs hormonaux (contraceptifs œstroprogestatifs, grossesse et post-partum) et favorisé par le tabagisme.
L’athérosclérose est une lésion de la tunique interne des vaisseaux sanguins à l’origine de la plupart des accidents cardiovasculaires. Elle est due à un dépôt de plaque de lipoprotéines de basse densité (LDL) et de calcaire nommées athéromes, à l’origine de la perte d’élasticité de la paroi et de sa calcification.
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l’AVC hémorragique (20 % des cas) survient lorsqu’un vaisseau sanguin irriguant le cerveau se rompt, entrainant une hémorragie cérébrale. La cause principale des AVC hémorragiques est une tension artérielle élevée (hypertension artérielle ou HTA). Dans certains cas, la rupture artérielle peut survenir sur une anomalie préexistante de l’artère : un anévrisme ou une malformation artérioveineuse.
Les facteurs de risque
Les signes qui doivent alerter
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faiblesse musculaire, paralysie d’un ou plusieurs membres ou du visage, le plus souvent d’un seul côté du corps (hémiplégie),
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perte de sensibilité ou engourdissement d’un ou plusieurs membres ou du visage,
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perte de la vision d’un œil (cécité unilatérale) ou de la moitié du champ visuel pour chaque œil (hémianopsie), ou encore vue double (diplopie),
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difficultés à parler, soit en raison d’une difficulté à articuler (dysarthrie) et/ou à trouver ses mots, soit en raison de l’utilisation de mots inintelligibles et/ou de difficultés à comprendre ce que l’on entend (aphasie),
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troubles de l’équilibre ou de la coordination des membres,
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troubles de la vigilance pouvant aller jusqu’au coma,
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mal de tête brutal, intense et inhabituel.
Face à de tels symptômes,
appelez immédiatement
le 15 ou le 112 (numéro d’urgence européen).
Les traitements
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En cas d’accident vasculaire cérébral ischémique :
Les infarctus cérébraux provoquent des dommages cérébraux parfois irréversibles : lorsqu’ils sont privés d’oxygène en raison de l’obstruction vasculaire, environ 2 millions de neurones meurent chaque minute. Tout doit donc être fait pour réduire le temps écoulé entre les premiers signes et la prise en charge destinée à désobstruer l’artère touchée.
En cas d’accident vasculaire cérébral ischémique, le traitement en urgence réalisé en milieu hospitalier consiste à associer une thrombolyse à une thrombectomie lorsque cela est possible (selon la localisation de la thrombose).
La thrombolyse consiste à dissoudre le caillot qui bouche l’artère cérébrale en perfusant un médicament par voie veineuse. Ce traitement doit être administré dans les 4 heures et demie suivant l’AVC, le plus tôt étant le mieux.
La thrombectomie mécanique consiste à introduire un cathéter via l’artère fémorale (au pli de l’aine) et à le remonter jusqu’à l’artère obstruée dans le cerveau. Un guide à l’extrémité du cathéter perfore le caillot et s’y accroche de façon à pouvoir le tracter. Une aspiration facilite ce remorquage qui permet d’extraire le caillot de l’organisme. La thrombectomie doit être effectuée dans les 6 heures suivant l’AVC. (Des données suggèrent cependant que, sous certaines conditions, elle pourrait encore présenter un bénéfice jusqu’à 24h après l’AVC).
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En cas d’AVC hémorragique :
Toute hypertension artérielle (HTA) augmente le risque de nouveau saignement et d’extension de l’hématome intracérébral, contrôler la tension artérielle est donc capital.
Le traitement chirurgical des hémorragies intracérébrales est parfois possible : il consiste en l’évacuation de l’hématome.
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rechercher la cause de l'AVC et prévenir la récidive
Une autre étape urgente est la recherche de la cause de l’AVC : athérome, arythmie cardiaque, dépistage des facteurs de risque vasculaire (dont l’hypertension, le diabète et le cholestérol)… Elle permet une mise en route aussi rapide que possible des traitements visant à prévenir une récidive.
Les conséquences
En France, on dénombre chaque année plus de 140 000 nouveaux cas d’accidents vasculaires cérébraux, soit un toutes les quatre minutes. On retrouve des séquelles importantes dans 40 % des cas.
L’AVC représente la première cause de handicap physique acquis de l’adulte, la deuxième cause de démence (après la maladie d’Alzheimer) et la deuxième cause de mortalité avec 20% des personnes qui décèdent dans l’année suivant l’AVC.
Les séquelles les plus fréquentes et invalidantes sont :
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l'hémiplégie (Paralysie frappant une moitié du corps) : la majorité des patients récupèrent leur capacité à marcher (plus ou moins « bien »), mais le contrôle de la motricité du bras et de la main reste souvent altéré.
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l'aphasie (troubles du langage oral et écrit, affectant l'expression et la compréhension).
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fatigue, trouble de la concentration, anxiété, irritabilité.
Accident ischémique temporaire
Un accident ischémique transitoire (AIT)survient à la suite de l’interruption temporaire de la circulation sanguine dans le cerveau.
Les symptômes de l’AIT sont similaires à ceux de l’AVC, mais durent de quelques secondes à quelques minutes (moins d’une heure) avant le retour à la normale sans séquelles, en cela Les AIT diffèrent des AVC ischémiques dans la mesure où ils ne semblent pas provoquer de lésions cérébrales permanentes : les symptômes de l’AIT disparaissent entièrement et rapidement, et le nombre de cellules cérébrales qui meurent est très limité, voire nul.
L’AIT peut donc passer inaperçu et être confondu avec un simple malaise. L’AIT est un signal d’alarme car le risque de survenue d’un AVC plus grave dans les jours suivants est grand ;
Les facteurs de risque d’AIT sont les mêmes que ceux de l’AVC : hypercholestérolémie, HTA, diabète, tabagisme, obésité, grande consommation d’alcool, manque d’activité physique, mauvaise alimentation, sexe masculin, âge avancé, antécédents d’AVC, etc.
Infarctus du myocarde
L’infarctus du myocarde (IDM), appelé aussi « crise cardiaque », est déclenché par l’obstruction d’une artère coronaire qui alimente le cœur en sang, et donc en dioxygène. Privées de dioxygène, les cellules musculaires du cœur meurent rapidement sur une zone plus ou moins étendue. Cela entraîne des difficultés de contraction du muscle cardiaque, se manifestant par des douleurs thoraciques, des troubles du rythme, une insuffisance cardiaque, voire l’arrêt du cœur.
Ces artères coronaires peuvent s’obstruer partiellement lorsque du cholestérol (graisses) s’accumule, sous forme de plaques d’athérome sur leurs parois. Les parois artérielles durcissent (athérosclérose) et le cœur n’est plus suffisamment alimenté en oxygène. C’est la maladie coronarienne ou angine de poitrine.
Lorsqu’une de ces plaques se rompt, un caillot de sang (thrombus) se forme autour de la plaque et interrompt l’apport de sang, privant ainsi le cœur d’oxygène. Cela entraîne la destruction d’une partie plus ou moins étendue du muscle cardiaque. C'est l’infarctus du myocarde.
Les signes cliniques sont :
une douleur thoracique intense apparaissant au repos ou lors d’un effort, qui irradie (= peut s’étendre) dans les mâchoires et le bras gauche, le dos
Elle peut s’accompagner de pâleur, malaise, vertiges, sueurs, essoufflements, nausées, éructations, angoisse.
S’il n’est pas rapidement pris en charge, les conséquences sont un arrêt cardiaque avec lésions cérébrales
irréversibles possibles (dès 5 min. d’arrêt), et la mort si les gestes de premiers secours ne sont pas prodigués.
L'ECG va venir confirmer le diagnostic.
Lorsque le patient vient de faire un infarctus du myocarde, l'ECG présente des modifications : apparition d'ondes T amples et positives, faisant place rapidement à un décalage ST avec l'onde en dôme de Pardee (onde caractéristique sui permet de diagnostiquer et de confirmer l'infarctus du myocarde).
Puis, plus tardivement, apparait l'onde Q de nécrose. Cette onde persiste définitivement sur l'ECG d'un patient ayant fait un infarctus.
©nathan technique – bac pro ASSP – avril 2022
facteurs de risque :
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ceux sur lesquels on ne peut agir : l’âge et le sexe (augmentation du risque après 50 ans pour les hommes et 60 ans pour les femmes), les antécédents familiaux : le risque augmente en cas d’une maladie cardiovasculaire chez un parent proche.
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ceux sur lesquels on peut agir : le tabagisme (ainsi que le tabagisme passif), le diabète, l’hypertension artérielle, un taux élevé de cholestérol, le surpoids et l’obésité, la sédentarité, le stress.
Le traitement : il s'agit d'une urgence !
Le rétablissement rapide de la circulation sanguine dans le cœur est l’objectif premier du traitement dès que le diagnostic est établi.
Différentes possibilités peuvent être envisagées en fonction de la situation :
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soit le caillot responsable de l’infarctus peut être dissous par voie médicamenteuse : thrombolyse
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soit l’artère obstruée peut être débouchée par une technique appelée angioplastie. Par une petite incision, souvent dans la cuisse, le chirurgien insère un fil guide dans une artère et le pousse jusqu’au site de l’obstruction. Un petit ballonnet est gonflé élargissant la lumière de l’artère. Fréquemment, on pose à cet endroit un petit tube fin et souple en maille métallique ou plastique, appelé stent coronaire, pour maintenir le vaisseau ouvert à long terme. Ce stent est enduit d’une substance anti- coagulante empêchant qu’il ne se rebouche.
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Lorsque l’artère coronaire obstruée ou rétrécie ne peut pas être atteinte par angioplastie, on procède à une opération de pontage. Lors de cette intervention, le médecin prélève une artère ou une veine dans une autre partie du corps pour relier l’aorte (l’artère majeure qui transporte le sang du cœur vers le reste du corps) à une artère coronaire au-delà du point de l’obstruction. Le flux sanguin est ainsi rétabli, sautant (contournant) le segment sténosé ou obstrué.
pontage
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D’autres traitements peuvent être administrés comme des antalgiques (pour lutter contre la douleur), des anti-rythmiques (afin de régulariser le rythme cardiaque) et des anticoagulants (pour fluidifier le sang et éviter les récidives de formation de caillots.