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Lavage à la main

L'hygiène des mains

Pourquoi se laver les mains ?

Les mains sont le premier vecteur de transmission des micro-organismes (80% des infections totales) d’une personne à l’autre, de site en site : la main est le principal maillon de la chaine de contamination. L’hygiène des mains, moyen simple et efficace, est la base de la lutte contre les infections. L’objectif de l'hygiène des mains est d’éviter la contamination manuportée des usagers, des soignants, des milieux, des surfaces.

Naturellement, la peau est recouverte par un ensemble de micro-organismes appelé flore.

Il existe deux sortes de flore cutanée :

La flore résidente est permanente, pratiquement constante pour chaque individu elle est située profondément dans les pores de la peau. C’est une flore habituellement non pathogène*, rarement cause d’infection croisée et qui n’est que partiellement éliminée par le lavage des mains.

La flore résidente vit et se multiplie sur la peau (on l'appelle aussi flore commensale, elle varie selon sa localisation sur le corps). Elle est essentielle pour constituer une barrière efficace contre la colonisation des micro-organismes exogènes*.

La flore transitoire se dépose sur la peau à la faveur du contact de la main avec des objets ou substances contaminées et des patients infectés. C’est une flore superficielle, provisoire, le plus souvent pathogène. Les micro-organismes de la flore transitoire varient au gré des circonstances. Cette flore est la principale source  d’infection croisée. Elle est facilement éliminée par le lavage des mains.

Définitions :

pathogène* : Qui peut causer une maladie

exogène* : Qui provient de l'extérieur

Les différentes techniques

Les différentes techniques

Il existe différentes techniques pour assurer l’hygiène des mains : 

le lavage simple

utilisation de savon doux

réduit la flore transitoire et élimine les salissures

la friction hydro-alcoolique

utilisation de solution hydro-alcoolique

élimine la flore transitoire et réduit la flore résidente

le lavage antiseptique

utilisation de savon  antiseptique*

élimine la flore transitoire et réduit la flore résidente, élimine les salissures

le lavage chirurgical.

utilisation de savon  antiseptique à large spectre + brosse

élimine la flore transitoire et réduit la flore résidente, élimine les salissures

Antiseptique* :

Un antiseptique est un désinfectant à usage corporel : c'est un produit qui permet d'éliminer ou de tuer les micro-organismes et/ou d'inactiver les virus sur la peau ou les muqueuses.

Impératifs avant chaque technique d'hygiène des mains :

  • Ne porter ni bijoux, ni montres,

  • Avoir une tenue à manches courtes,

  • Avoir des ongles courts et sans vernis (y compris incolore) : le vernis présente des micro-fissures servant de réservoirs de germes.

Procédures :

le lavage simple

ou

le lavage antiseptique

Cliquer sur les images pour agrandir

la friction hydro-alcoolique

le lavage chirurgical.

Il s’impose avant les actes de chirurgie, d’obstétrique, de radiographie interventionnelle et avant les actes nécessitant une asepsie de type chirurgical (pose de voie veineuse centrale, de cathéter spinal, etc.).

En conclusion, l’hygiène des mains est la mesure de prévention la plus simple et la plus efficace pour réduire la transmission croisée d’agents infectieux lors des soins. 

Les produits et le matériel d’hygiène des mains

Les produits 

Le savon doux est un produit hygiénique, qui sert au nettoyage. Il est principalement constitué de tensioactifs qui dégraissent, émulsionnent, éliminent les salissures. Il permet d’éliminer une grande partie des micro-organismes grâce à l’action mécanique (frottement) combinée à l’eau et la mousse : cela signifie que le simple fait de se laver rapidement les mains avec du savon ne sera pas aussi efficace que de suivre la procédure complète de lavage des mains. De plus, le savon ne reste pas actif sur la peau et ne peut pas offrir une protection continue contre les micro-organismes après l'utilisation. C'est pourquoi il est important de se laver régulièrement les mains.

Le savon doux est utilisé lors du lavage simple des mains et donc pour un niveau de risque infectieux bas. Il est recommandé pour les peaux sensibles et pour les usages répétés par ses propriétés surgraissantes et hydratantes. 

Tout comme les produits antiseptiques, les solutions hydroalcooliques (SHA) sont utilisées lors de l’hygiène antiseptique des mains. En éliminant 99,9 % des micro-organismes nuisibles (bactéries, virus, champignons, levures), elle contribue à réduire leur transmission d'une personne à une autre.  Elles sont commercialisées sous différentes formes : distributeur manuel, lingette, recharge. Une SHA doit être appliquée sur des mains sèches et non souillées car elle n’a pas d’effet sur les salissures.

Outre son rôle désinfectant, le gel hydroalcoolique est facile à utiliser et pratique lors de l’absence d’un poste de lavage des mains.

Généralement composée d'alcool éthylique ou d'alcool isopropylique (au moins 60% d'alcool pour une efficacité maximale), d'eau, d'agents épaississants et d'agents hydratants (pour éviter le dessèchement de la peau), aucun rinçage n'est nécessaire, le produit doit être bien réparti jusqu'au séchage complet.  Le flacon ouvert se conserve 6 mois.

Un savon antiseptique est utilisé lors d’un lavage antiseptique (= désinfection hygiénique) des mains.

Les antiseptiques sont des substances chimiques que l'on applique sur la peau pour interrompre ou prévenir le développement des micro-organismes. Ce produit élimine 99.9% de la flore transitoire et 50% de la flore résidante. Il élimine également les salissures.

Le matériel 

Les différents éléments qui constituent le poste de lavage préviennent la contamination des mains. Son emplacement doit être étudié pour faciliter l'organisation du travail et l'ergonomie.

lave main.jpg

Distributeur de papier à usage unique

Commande non manuelle : cellule photo-électrique ou activation au genou

Distributeur de savon liquide

Poubelle à commande d'ouverture non manuelle

Eau

La tenue professionnelle

Dans le domaine des "soins", la tenue professionnelle englobe les vêtements portés mais aussi l’hygiène du soignant. L’hygiène se définit comme un ensemble de mesures individuelles ou collectives qui permettent de préserver la santé. Ces règles d’hygiène représentent une barrière contre la contamination des usagers, du personnel et des visiteurs par des micro-organismes éventuellement pathogènes. 

© image canva

Les caractéristiques de la tenue professionnelle dans le secteur sanitaire et social.

Les employés de collectivités sanitaires ou sociales doivent avoir une hygiène corporelle et personnelle irréprochable. Le personnel doit porter une tenue professionnelle garantissant une lutte contre les contaminations. Cette tenue protège le soignant lui-même et les patients ou usagers d’une partie des transmissions microbiennes.

Elle va également permettre l’identification des professionnels grâce à un code couleur propre à chaque établissement ou grâce à un badge avec le nom, prénom de l’employé ainsi que sa catégorie professionnelle.

En structure collective, cette tenue est composée :

  • d’une tunique à manches courtes pour permettre une bonne technique d’hygiène des mains, 

  • d’un pantalon sans poches, 

  • de chaussures fermées, dédiées au travail.

 

La tenue est composée d’un mélange de polyester et de coton (le plus souvent 65 % /35 %), ce qui permet de résister au lavage haute température (émet peu de particules et présente une moindre adhérence aux micro-organismes que le coton). La couleur claire de ces vêtements favorise le repérage des salissures.

​Cette tenue doit être changée quotidiennement et dès qu’elle est souillée. Son entretien est pris en charge par la structure. 

Les effets personnels tels que foulard, sous-vêtements à manches longues ou avec col, gilets de laine sont interdits. Les cheveux sont propres, courts ou attachés et relevés. Les ongles sont courts, propres et sans vernis. Les bijoux sont formellement interdits : ils constituent un réservoir de germes et augmentent le risque d'accidents.

à domicile, le personnel porte plus souvent une blouse et des chaussures confortables spécifiques au lieu de travail. On trouve aussi cette même tenue à l’école maternelle pour les ATSEM (agent territorial spécialisé des écoles maternelles) et dans les crèches.

Ces vêtements peuvent, selon le niveau de protection recherché, être complétés par divers accessoires : un masque, des gants, une charlotte, une sur-blouse, un tablier à usage unique, etc.

Les équipements de protection individuelle

Tablier

La surblouse ou le tablier :

Utilisés lors de :

  • Soins mouillants, souillants.

  • Contact avec le sang et les liquides biologiques.

  • Entretien, désinfection du matériel.

  • Manipulation du linge.

Surblouse

Les masques :

en cas de :

  • Risques de projections,

  • Toux infectieuse du soignant,

  • Malade atteint d’infection   pulmonaire contagieuse,

  • Malade immunodéprimé.

Les lunettes et visières de protection :

Utilisées en cas de risque de projection de liquides biologiques, permettent de protéger la zone du visage et les muqueuses associées (yeux, nez, bouche) contre les éclaboussures, les gouttelettes et les projections de fluides corporels et ainsi de réduire le risque d’infections dues aux projections de gouttelettes (la visière est parfois fixée sur le masque).

Les charlottes, calot… :

sont portés lors des gestes aseptiques ou en cuisine ;

ils englobent la totalité de la chevelure souvent porteuse de micro-organismes.

Les surchaussures :

sont portés dans certains locaux à fort risque de contamination ; elles limitent les contaminations

en isolant les chaussures du sol.

Les gants à usage unique :

participent à la protection des usagers et des professionnels en empêchant les micro-organismes de se transmettre par les mains. Les gants sont en vinyle ou en latex à usage unique non poudrés, ils peuvent être stériles pour certains actes. Ils seront également utilisés pour l'entretien des locaux (risque chimique : allergie causée par les produits de bionettoyage), le port de gants de ménage étant interdit en raison des contaminations croisées.

les gants ne doivent être utilisés que lorsque leur usage se justifie : cette pyramide reprend quelques exemples d'utilisation appropriée des gants.

Les gants

  • précédés d'un lavage ou d'une désinfection des mains

  • mis immédiatement avant le soin et retirés immédiatement après le soin

  • changés entre chaque usager

  • changés entre chaque soin ayant des niveaux d'asepsie différents sur un même patient tout en respectant l'ordre des soins : du plus propre au plus sale

  • changés régulièrement : leur efficacité en tant que barrière est limitée dans le temps

  • changés impérativement en cas d'interruption de soins (sonnette, téléphone, ...)

  • éliminés dès la fin du soin et le plus près possible du lieu de soin

  • l'élimination du gant est immédiatement suivi d'un lavage ou d'une désinfection des mains

  • le lavage du gant est à proscrire car on ne peut garantir l'intégrité du gant et donc son efficacité.

sont

​Les précautions standard et complémentaires

Les précautions standards 

Les précautions standards sont la base de la prévention de la transmission de micro-organismes 

(prévention des infections associées aux soins). Il s'agit d'un ensemble de mesures visant à diminuer le risque de transmission croisée des agents infectieux entre soignants, entre les soignés et l’environnement proche du patient ou par exposition à un produit biologique d’origine humaine.
Elles doivent être systématiquement appliquées par tous les soignants, et par les patients.

Les précautions complémentaires 

Les précautions complémentaires viennent en plus des précautions standard afin de renforcer la prévention de la transmission de micro-organismes : elles s'appliquent suivant le mode de transmission des micro-organismes.

Transmission AIR, les fines particules <5 µm sont 

véhiculées par des flux d’air sur de longues distances et inhalées par l’hôte.

Transmission GOUTTELETTE

​par contamination des muqueuses 

(nasale, buccale, conjonctives) par les gouttelettes  > 5µ (taille d’un postillon) 

Transmission par CONTACT direct (transfert d’un micro-organisme d’un individu infecté ou colonisé 

vers un autre individu) ou indirect (par l’intermédiaire d’un support inanimé).

Précaution complémentaire contact « C » pour prévenir la transmission par contact direct ou indirect :

  • infections à bactéries multirésistantes (BMR),

  • bactéries hautement résistantes émergentes (BHRe),

  • Clostridium difficile,

  • Gale.

Précaution complémentaire gouttelettes « G » pour prévenir la transmission par des gouttelettes de taille supérieure à 5 μm émises lors d’une toux ou de parole entre 1 et 2 mètres (grippe, coqueluche, infection à méningocoque, bronchiolite à virus respiratoire syncitial, oreillons, rubéole).

Précaution complémentaire air « A » afin de prévenir la transmission de particules fines, de taille inférieure à 5 μm qui peuvent rester en suspension dans l’air et être véhiculées sur de grandes distances
(tuberculose, rougeole, varicelle…).

Infection clostridium difficile

© illustrations www.cpias-pdl.com
kit du Réseau Colines (EMH de Saint Nazaire)

Gale

précautions complémentaires

L'Impact environnemental des activités de soins, de service

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